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Argentina, 21/05/2025
La province de Corrientes investit dans le tourisme cinq étoiles, tandis que sa population appelle les radios locales pour demander un fauteuil roulant ou un simple cahier. Une carte postale élégante et cruelle d’un héritage colonial toujours vivant.
Là où régnaient jadis le silence, les jaguars et la boue, on trouve maintenant des hôtels de luxe avec spa, climatisation écologique et expériences exclusives pour les touristes étrangers, fortunés et disponibles. Bienvenue à Iberá, joyau de l’écotourisme argentin.
Mais à quelques kilomètres de là, des appels désespérés sont diffusés à la radio : des habitants demandent une béquille, un fauteuil usagé, un sac à dos scolaire. Parfois, ils réclament simplement de l’électricité, coupée pendant des heures.
Le contraste n’est pas seulement visuel. Il est historique. C’est la version 2025 de l’encomienda criolla : les profits en haut, les besoins en bas, le tout sous le vernis du « développement durable ».
La pauvreté à Corrientes dépasse les 36 %. Pourtant, un Marriott y est inauguré. Qui en profite ? Qui reste derrière la vitrine ?
Si l’investissement ne s’accompagne pas de dignité, il ne reste qu’un décor. Tourisme à exporter… inégalités à domicile.
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